Filigranes N°71
"Au prétexte de lieux communs"
Juillet 2008

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Edito

"Au prétexte de lieux communs"

"Mais nul, sinon Écho, ne répond à ma voix..."
Plainte, Joachim Bellay

Nos compères et proches voisins belges étaient d'accord pour tenter l'aventure. Il nous fallait un cadre, déclinable à l'infini. Il nous fallait une butée temporelle, ce serait les années 80. Chacun mettrait dans la corbeille un fragment de texte d'un auteur contemporain qu'il aimait, incitant par là les autres à s'initier à cette littérature au-delà des frontières et, franchissant le pas, à écrire en écho. Le pari étant de nous stimuler mutuellement "la racontouse", comme aurait dit G. Perec. Le passage du recevoir au produire s'avéra plus ardu que prévu : ne pas craindre cette rencontre inégale, se laisser séduire par les ruses de l'imaginaire.

L'échange de textes souches entre Belges et Français fut fait ! Le lieu comme élément commun minimal, comme permanence humaine : la contrainte joua pleinement son rôle fédérateur, libérant les goûts, suscitant la variété. Paradoxalement, notre proximité linguistique nous amenait à proposer - souvent hors des sentiers battus - une image originale et atypique de nos proses nationales.
Ce fait même ouvre des perspectives nouvelles : dévoiler l'intertexte, montrer comment - par quelles images, voire par quels mots - les écrits entrent en correspondance, tissent leur toile, en un jeu de ricochets dont on ne sait s'il fera ou non des ronds dans l'eau, tout cela invite à être encore plus attentifs au travail d'écriture.

Affinités reconnues, acceptées même dans leur ténuité. Certains passages – mais pourquoi ceux-là ? - nous ont révélé la possibilité d'écrire à notre tour, en nous détachant du plaisir de lire pour nous colleter à nos propres mots, ans l'approfondissement ou dans l'écart, dans le même esprit ou non, mais toujours dans l'intelligence du propos initial.

Chacun connaît intimement les liens qui le rattachent au texte souche. C'est dans cette reconnaissance que se tient la subtilité du partage, la jouissance du presque pareil et radicalement différent.

Odette et Michel Neumayer
Carnoux, 27.07.08


Sommaire

Odette et Michel NEUMAYER, Editorial

JARDINS D'ENFANCE
Marie-Christiane RAYGOT, C'est une photo
Oleg DE ROBERTY, Buisson de Félicie
Michel NEUMAYER, Tissé, non tissé
Anne-Marie SUIRE, L'art de conférer

LIEUX ET LIENS
Arlette ANAVE, Repas de famille
Michèle MONTE , Le retour
Jeannine ANZIANI, Il est un bassin
Christiane LAPEYRE, Fleurs de friche
Agnès PETIT, Visage urbain
Any SOUCHOT, Ce plat pays
Annie CHRISTAU, En attendant le jour
Odette NEUMAYER, Là-bas où le destin...

CURSIVES
La diversité culturelle a pour corollaire nécéssaire
de vivre ensemble de la manière la plus complexe
et la plus riche possible.

Entretien avec Michel DUCOM,
poète et militant d'Education Nouvelle

DE SA PLACE, DIRE
Noëlle de SMET , Le lieu d'où
René COHEN, Distinguer pour comprendre
Bruno TOMERA, Je t'aime
Claude OLLIVE, De l'ombre à la lumière
Chantal BLANC, L'empathie
Jean-Jacques MAREDI, Le grand voyage
Josiane HUBERT, Métro
Paul RECOURSE, Un jour à Bréhat
Pierre TORRES, Au pied de la lettre

Graphismes Francine MILLET

 

FILIGRANES  (filigran) n.m. (1673) du lat. "filigrana" fil à grain).Ouvrage fait de fils de métal (argent ou or),de fils de verre,entrelacés et soudés. Dessin qui apparaît en transparence dans certains papiers.

(Fig.) Lire en filigrane, entre les lignes, deviner ce qui n'est pas explicitement dit dans le texte.

 
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Dernière modification : 16 novembre 2010