|
Edito
"Nous sommes nés comme le feu des mots que nous échangions
pour traverser la nuit et nommer l'aube ..."
Patrick JOQUEL
De la lune et des étoiles, de leur éternelle réapparition
nous avons fait objets d'écriture, postulant que l'expiration provisoire du jour
fait surgir l'envers d'une réalité toute métamorphosée par ce carnaval nocturne.
Serions-nous condamnés aux songes qui toujours s'enroulent
sur eux-mêmes, nous souvenant le soir des heurs et des malheurs du jour ?
Cohortes de chimères, liées aux peurs de l'enfance, par quelles formules
magiques, par quelles précautions oratoires conjurons-nous votre retour ?
Inutile de nous le cacher, quand c'est noir, c'est noir ! Les idées, l'humeur,
la colère.
Le soleil disparu au creux de la colline livre parfois nos
coeurs aux vaines imaginations.
Pourtant...
La nuit, page blanche, douce aux récits de l'intime, nous
la portons en nous de science immémoriale et savons mille et une manières de
fêter nos accordailles... Si j'ai le malheur de détourner les yeux d'elle, le
soir rose s'impose, frais coulant, et le vent souffle la bougie quand j'aime ...
La nuit, temps de l'écrire et matière à aimer. Chacun y mène ses trajets,
attentif à déchiffrer les jeux de l'ombre, cette autre face de la lumière.
Puis, le sommeil ouvre ses espaces de liberté et suspend
les contraintes de l'habitude. Bref oubli, peut-être, de ce qui doit rester sans
pardon. Au matin, prière à notre vigilance de guerroyer à nouveau les forces de
l'obscur !
Le bienfaisant réveil approuvera les intuitions, les
engagements, les pactes.
Odette Neumayer
22.03.96
|
FILIGRANES (filigran) n.m. (1673) du lat.
"filigrana" fil à grain).Ouvrage fait de fils de métal (argent ou
or),de fils de verre,entrelacés et soudés. Dessin qui apparaît en
transparence dans certains papiers.
(Fig.) Lire en filigrane, entre les lignes, deviner ce qui n'est pas
explicitement dit dans le texte.
|